Histoires de chateaux ...
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Le
château de Trémazan dresse encore aujourdhui les
ruines de son impressionnant donjon du 13e siècle à
Landunvez, au pays des abers et de la côte des
Légendes. Si lon ne peut y pénétrer, les risques de chutes de pierres étant trop importantes, on peut ladmirer du belvédère. Lhistoire rapportée par un texte dAlbert Legrand au 17e, rappelle la tragédie qui sy déroula au début du 6e siècle. Domaine de la famille des Du Chastel depuis toujours, il porte encore lempreinte du souvenir de Gurguy et Haude de Trémazan. Ayant passé une dizaine dannées au service du roi de France, Gurguy sen revenait dans ses terres bretonnes retrouver sa famille. Sa marâtre, quil vit en premier lieu, lui en donna quelques nouvelles. Mais ses paroles emplies de fiel et de mensonges dressèrent un si noir tableau de sa jeune sur, quelles mirent Gurguy hors de lui. Lapercevant à son arrivée, il saisit son épée et lui trancha la tête. Néanmoins, il ne mit pas longtemps à comprendre quil sétait trompé ou plutôt quon lavait abusé. |
Alors
quil se consternait de sa méprise auprès de son père
dans lune des salles du château, Haude leur apparut,
tenant son chef décapité entre les mains. Avec une grande
simplicité, elle reposa sa tête à sa place initiale et tenta
de démasquer la traîtrise de sa marâtre. Comme cette dernière
niait les accusations portées par le frère et la sur,
elle fut foudroyée par un éclair divin. Après avoir pardonné
à son frère, Haude sévanouit telle une apparition.
Néanmoins, Gurguy demeurait inconsolable. Se repentant auprès
de lévêque saint Pol, il fit sur ses conseils une longue
pénitence.
Ses quarante jours de jeûne le transformèrent et cest
auréolé dune couronne de feu quil vint retrouver
lévêque. Ce dernier le revêtit alors de lhabit
monastique puis le rebaptisa du nom de Tanguy. Il mena par la
suite une vie de Saint Homme et, pour mieux se faire pardonner,
fonda également labbaye Saint-Mathieu à Plougonvelin.
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Le
château de Brest, construit sur une assise
gallo-romaine, fut maintes fois renforcé au cours de
lHistoire, avant dêtre achevé par Vauban. Cette magnifique forteresse témoigne entre autres de la puisssance des comtes de Léon jusquau milieu du 14e siècle. Outre le donjon qui domine la Penfeld, de nombreuses tours et bastions érigés du 13e au 17e siècle composent les impressionnantes défenses de louvrage. Relique du premier château féodal, la tour Azénor (13e) rappelle la tragique histoire de la fille du comte Even. On dit en effet que cest ici que la jeune femme aurait été injustement emprisonnée. Les faits se déroulèrent en 537. Epouse du comte Chunaire de Goëlo depuis à peine quelque mois, la jeune Azénor subissait continuellement les critiques acerbes de sa marâtre, la seconde femme de son père. Cette dernière ne manquait jamais une occasion de la calomnier et de porter le discrédit sur la nouvelle mariée. Elle fit tant et si bien quelle réussit à convaincre le comte de ladultère de sa femme. Fou de jalousie et se croyant déshonoré, il la fit ramener chez son père et emprisonner dans la tour qui porte son nom. |
Même de là, les gens, émus, lentendait prier pour ses propres bourreaux. Selon la sentence prévue, elle devait être brûlée vive pour avoir pêché. Mais le jour en question, le feu ne voulut pas prendre. Elle fut alors placée dans un tonneau qui fut jeté à la mer. On dit alors quun ange laccompagna, la protégeant contre vents et marées. Elle accosta quelques mois plus tard sur la terre dIrlande, ayant mis au monde un beau garçon quelle appela Budoc. Sa belle-mère, à lapproche de la mort, finit par avouer sa forfaiture. Le comte sen alla alors par monts et par vaux, recherchant de pays en pays celle quil avait injustement condamnée. Débarquant en Irlande, il remarqua un jeune enfant, le vivant portrait dAzénor. Ce dernier le mena alors à sa mère, devenue lavandière. Puis ils rentrèrent tous trois en Bretagne.
La légende dit aussi, selon une autre version, que Budoc préféra consacrer sa vie à Dieu dans un monastère irlandais puis que, fuyant les honneurs, il gagna la Bretagne sur une auge de pierre. On raconte quil débarqua sur le littoral de Porspoder - Léglise est dailleurs placée sous son patronage puis quun an plus tard il exerça son patronage à Plourin. Linspiration divine le mena ensuite jusquà Dol où il tint une charge importante auprès de lévêque Magloire pendant une vingtaine dannées.